OLIVIER TRIBOULOIS

Chaos

Lotophagus Records - septembre 2024

Chronique

Le compositeur Olivier Triboulois, infatigable créateur de paysages sonores, revient avec un deuxième album instrumental cette année, intitulé Chaos, une œuvre aux teintes sombres et aux atmosphères cinématographiques.

Pochette de l'album "Chaos" par l'artiste Olivier Triboulois

Ce nouvel opus, publié par le label Lotophagus Records, explore un univers musical inédit pour l’artiste, qui dévoile ici une facette plus introspective et mélancolique.

Après Almost The End, sorti en début d’année, Chaos s’affirme comme un album contemplatif, mystérieux, et éminemment visuel. Chaque morceau s’apparente à une scène à part entière, jouant avec des nuances de lumière et d’ombre qui s’étirent lentement dans l’espace sonore. Dès l’ouverture, le morceau éponyme Chaos donne le ton : il nous propulse dans un tourbillon sonore qui navigue aux confins de la tristesse et de la rêverie, avec des textures synthétiques épaisses qui se déploient et nous enveloppent.

Structuré autour de six morceaux, l’album déroule une atmosphère cinématique, où chaque piste semble convoquer des images et des sensations venues d’un ailleurs interstellaire. Dans ce périple auditif, Triboulois explore les confins d’un imaginaire riche en contrastes : Nightmare, avec son rythme oppressant, transporte l’auditeur dans une errance presque hypnotique, tandis que Odyssée s’étend comme un voile électronique, rappelant des poussières d’étoiles suspendues dans le vide. À mi-chemin entre bande originale de film et méditation sonore, l’album dépeint un monde en mutation permanente, où se rencontrent mélancolie et contemplation.

Sur Intraveineuse, Triboulois capte l’ambiance d’une nuit urbaine, avec des synthétiseurs sombres et puissants qui semblent nous plonger au cœur d’une mégapole futuriste et désenchantée. Robots s’impose comme un clin d’œil krautrock déstructuré, évoquant une danse mécanique étrange et fascinante, tandis que La disparition clôt l’album sur une note mélancolique, comme un écho qui s’efface peu à peu.

Au-delà de la musique, c’est tout un univers que Triboulois nous invite à découvrir, épaulé par Gilles Martin, qui signe une masterisation précise et dense. Les plus fidèles à son œuvre savent que l’artiste, également actif sur sa page Bandcamp, aime jouer avec les mots et les atmosphères. Parallèlement à ses créations instrumentales, il continue d’explorer des horizons électro-pop, et de collaborer avec des poètes comme Yan Kouton et Natacha Banaix, prêtant sa voix à des textes qui résonnent d’une touchante sobriété.

À Saint-Denis-en-Val, Triboulois semble ne jamais s’arrêter de créer, et Chaos incarne parfaitement cet élan perpétuel. Que ce soit avec des reprises audacieuses, des textes intimistes ou des compositions oniriques, l’artiste invite son public à voyager au cœur d’univers sonores inédits, à la fois sombres et étrangement familiers. Pour qui est prêt à se laisser emporter, Chaos est une expérience immersive où chaque piste s’écoute comme une histoire, un rêve ou un paysage qui se dessine dans l’espace infini de notre imaginaire.

En programmation dans Solénoïde – Grande Boucle 54, émission des musiques imaginogènes diffusée sur 30 radios/50 antennes FM-DAB !

Solénothèque

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