L’album Tetragram, signé PureH et publié par Pharmafabrik Recordings, s’impose comme une expérience sensorielle unique. Porté par la vision artistique de Simon Šerc, figure emblématique de la scène électroacoustique slovène, ce voyage musical traverse les méandres de l’existence, interroge la nature et explore la temporalité à travers sept compositions riches et évocatrices.
Chaque morceau de Tetragram constitue une porte d’entrée vers des univers oniriques et introspectifs. L’album s’ouvre sur Paracusia, un prélude qui joue sur les limites de l’audible et de l’imaginaire, avant de nous immerger dans Slumber, un rêve éveillé où des nappes sonores éthérées se mêlent au doux ressac des vagues. Avec Tasukete, PureH introduit des textures plus sombres et vibrantes, évoquant des appels à l’aide émanant d’un monde en mutation.
Le morceau éponyme, Tetragram, se distingue par sa puissance symbolique. Inspiré par l’image du cumulonimbus, il incarne les cycles éternels de création, de destruction et de renaissance. Dans cet espace sonore, l’éphémère rencontre l’éternel, reflétant les paradoxes de l’existence humaine.
L’art de PureH se situe à l’intersection de l’organique et du synthétique. Simon Šerc, ingénieur du son et artiste audiovisuel, puise dans des enregistrements de terrain et des techniques de conception sonore avancées pour tisser des paysages auditifs d’une complexité fascinante. Polynya, dernière piste de l’album, illustre parfaitement cette approche : elle capture la fragilité des oasis de vie dans les glaces arctiques, une métaphore poignante des impacts du changement climatique.
Ces créations révèlent aussi une réflexion profonde sur la perception humaine et la manière dont le son peut altérer notre expérience du temps. À travers des compositions qui semblent suspendues entre plusieurs dimensions, PureH invite l’auditeur à explorer un état liminal, cet entre-deux où les frontières entre le réel et le métaphysique s’estompent.
Depuis ses débuts dans les années 1990, PureH a contribué à redéfinir les contours de la musique ambient et électronique. Le concept d’ambientcore, que Simon Šerc a développé avec son projet, repousse les limites du genre en y intégrant des éléments de noise, de post-industriel et d’immersions cinématographiques. Les performances live, enrichies par la présence du batteur Vili Žigon, ajoutent une dimension dynamique, fusionnant énergie organique et précision électronique.
L’héritage de PureH s’inscrit également dans une approche transdisciplinaire, où la musique dialogue avec les arts visuels et les installations multimédia. À travers des collaborations internationales et des expérimentations audacieuses, l’artiste continue de repousser les frontières de la création sonore.
Avec ce disque, PureH propose une œuvre résolument actuelle et profondément introspective. En s’interrogeant sur l’impact de l’humanité sur la nature et en explorant les connexions entre l’éphémère et le permanent, cet album résonne comme un appel à repenser notre rapport au monde. Dans un paysage musical saturé, Tetragram s’impose comme une rareté, une exploration sonore à la fois fragile et puissante. PureH nous rappelle que la musique, dans sa capacité à transcender les mots, demeure un outil précieux pour exprimer les mystères de l’existence et éclairer les zones d’ombre de notre perception. Une expérience à vivre pleinement, les sens en éveil.
Prochainement en programmation dans Solénoïde, émission des musiques imaginogènes diffusée sur 30 radios/50 antennes FM-DAB !
Depuis ses débuts dans les années 1990, PureH s’est affirmé comme un pionnier du genre ambientcore, se distinguant par ses collaborations internationales et ses productions audiovisuelles innovantes. Simon Šerc, à travers ce projet, dépasse les conventions musicales en intégrant des sons non conventionnels et des enregistrements sur le terrain, apportant une dimension cinématographique à ses compositions.