Un bus fluorescent lancé à travers le désert. Les cactus tremblent, les montagnes violettes s’effritent et un volcan en carton-pâte crache des gerbes de fumée psychédélique. Bienvenue dans l’univers d’Oasis Boom, duo lyonnais qui transforme chaque concert en odyssée sonore et chaque disque en trip visuel.
Formé en 2021, Mélissa Acchiardi (vibraphone, batterie, compositrice, touche-à-tout entre Toubifri, l’ARFI et Saint Sadrill) et Vincent Duchosal (guitare mutante passée par le Maloya, le jazz contemporain et les musiques bruitistes) imaginent avec Cactus Bus un objet musical unique : une transe jazz-krautrock nourrie d’humour, de poussière et de mirages électroniques.
Ici, les instruments se bricolent comme des machines improbables : un synthétiseur frappé avec des baguettes, des tickets de métro coincés dans les cordes de guitare, des percussions sablonneuses comme si tout l’orchestre jouait les pieds dans le désert. Résultat : une matière sonore brute, étrange et joyeuse, où le groove se frotte aux accidents, où l’ivresse naît du déséquilibre.
Cactus Bus est un trajet hallucinatoire d’une heure – parfois plus selon la météo, disent-ils – un convoi sonore sans arrêt, un bus de fortune transformé en club ambulant. À l’intérieur, ça danse, ça crie, ça saute, ça rit. On reconnaît les silhouettes de passagers imaginaires : un léopard acrobate, un oiseau au regard phosphorescent, un démon rieur. La musique a le même visage polymorphe : elle oscille entre transe mandingue, maloya, techno déviante et jazz percussif. La tracklist, du morceau inaugural Oasis Boom à la conclusion Ode Mer, déroule comme une fresque mouvante : des riffs obsédants (Milena Sand), des blagues sonores (Sada Crac), des emballements motorisés (Waagon), des passages quasi chamaniques (Congre), et des envolées mélodiques qui semblent taillées pour faire léviter un bus entier dans le ciel nocturne.
Ce qui frappe, au-delà de la virtuosité et de l’inventivité des deux musiciens, c’est leur capacité à raconter une histoire sans mots. On n’écoute pas Cactus Bus comme un disque, mais comme on monte à bord d’un véhicule improbable. Chaque auditeur devient passager, balloté entre mirages sonores et éclats de fête. Sur scène, les retours sont clairs : les corps s’agitent, les sourires s’allument, les yeux se ferment. Un court instant, le public se laisse emporter, comme si le désert coloré de la pochette devenait réel. Comme si le Cactus Bus roulait vraiment, quelque part, sous nos pieds.
Oasis Boom ne cherche pas à rentrer dans une case. Leur musique est un pied de nez aux catégories : rock du désert qui flirte avec la techno, transe jazz où rôdent les fantômes des musiques traditionnelles, expérimentation joyeuse qui garde toujours un fond d’accessibilité. Un art du métissage et de l’excès qui n’oublie jamais la danse. Avec Cactus Bus, Mélissa Acchiardi et Vincent Duchosal signent l’un des disques les plus libres, drôles et hypnotiques de la rentrée. Une odyssée sonore à la fois sauvage et hospitalière, où l’on peut perdre ses repères sans jamais se perdre vraiment. Alors, accrochez vos ceintures. Le départ du bus est annoncé… à la 25e étoile.
Prochainement en programmation dans Solénoïde, émission des musiques imaginogènes diffusée sur 30 radios/50 antennes FM-DAB !
Oasis Boom réunit Mélissa Acchiardi (vibraphone, batterie, Toubifri, ARFI, Saint Sadrill) et Vincent Duchosal (guitare, Trio Meije, Phonem, ZOZIO). Ensemble, ils inventent un krautrock du désert traversé par une transe jazz hypnotique, nourri de maloya, de musiques mandingues et d’expérimentations débridées. Instruments bricolés, riffs ensablés, polyrythmies jubilatoires : leur musique est un voyage hallucinatoire, entre danse et mirage, où chaque concert devient une odyssée sonore sans escale.