Après trois décennies de créativité musicale et une discographie riche d’une dizaine d’albums, le duo mythique Hadouk, composé de Didier Malherbe et Loy Ehrlich, livre un ultime opus, Le Concile des Oiseaux. Cet album est une clôture symbolique, bouclant un cycle entamé il y a presque trente ans, en écho à leur premier disque Le Bal des Oiseaux, sorti en 1996 et réédité en 2024.
Ainsi, Hadouk boucle un voyage musical de trente ans, comme une symphonie entrelaçant passé et présent.
L’histoire d’Hadouk est d’abord celle de deux musiciens d’exception, réunis par une quête de sons rares et une passion commune pour le métissage musical. Leur rencontre en 1970 a jeté les bases d’une alchimie unique : Didier Malherbe, flûtiste et saxophoniste, venait du groupe Gong, pionnier du rock progressif, tandis que Loy Ehrlich se nourrissait de ses expériences africaines auprès de groupes mythiques comme Touré Kunda et Youssou N’Dour. À travers Hadouk, ils ont fusionné leurs influences et inventé une musique qui défie les catégories.
Les titres de cet ultime disque revisitent et réinventent le style caractéristique du duo, en proposant une palette sonore où le traditionnel et l’innovation se rencontrent. Dès la première piste, Hadouk Song, on retrouve le thème musical fondateur, ici réinterprété par le mariage du doudouk de Didier Malherbe et de la kora de Loy Ehrlich. Ce clin d’œil aux origines illustre l’art de revisiter sans cesse des sons anciens pour en tirer des émotions nouvelles.
Si Hadouk est reconnu pour ses compositions aux influences planétaires, c’est avant tout leur capacité à faire dialoguer des instruments peu communs qui a forgé leur singularité. Les envolées de flûtes et de doudouk de Malherbe se mêlent aux vibrations du gumbri et des claviers d’Ehrlich, produisant une musique résolument onirique et poétique. Par son essence, ce dernier album est une invitation au voyage intérieur, porté par une symphonie d’influences venues d’Orient, d’Afrique et d’Occident. Hadouk nous transporte dans un « folklore imaginaire » où chaque sonorité incarne un fragment du monde.
À travers ses dix morceaux, Le Concile des Oiseaux est un hommage au monde, sans frontières ni barrières. On y retrouve des mélodies qui oscillent entre transes gnawas, souffles arméniens et échos de blues malien. La participation du percussionniste Steve Shehan, qui avait déjà contribué à leur premier disque, vient enrichir le titre éponyme. Ces compositions sont une célébration du Tout-monde, un monde rêvé où chaque culture est source d’inspiration et d’harmonie.
Dans une époque où la musique tend à être formatée, Hadouk choisit la liberté et la spontanéité, fidèle à son amour pour l’improvisation et la fusion. Cet album final incarne une véritable échappée belle, une invitation à découvrir des territoires musicaux inexplorés, sans jamais quitter son fauteuil. Le Concile des Oiseaux propose ainsi un voyage zéro émission, avec pour seule énergie l’imaginaire et l’émotion. Les deux musiciens nous offrent ici un dernier envol, portés par une vision musicale qui célèbre l’universalité des émotions humaines.
Avec ce disque, Didier Malherbe et Loy Ehrlich tirent leur révérence tout en douceur, laissant derrière eux l’empreinte d’une musique sans frontières, pleine d’humanité.
En programmation dans Solénoïde – Grande Boucle 54, émission des musiques imaginogènes diffusée sur 30 radios/50 antennes FM-DAB !