Depuis près de cinq décennies, Stephan Micus, musicien et explorateur sonore, arpente le monde à la recherche d’instruments rares et de traditions musicales oubliées. Avec To The Rising Moon, son 26ᵉ album sous le prestigieux label ECM, l’artiste invite une fois encore l’auditeur à une traversée musicale unique, tissée de spiritualité et d’introspection.
Dans cet opus intimiste, Stephan Micus met en scène une palette sonore exceptionnelle, composée d’instruments provenant de Colombie, d’Inde, de Chine, de Bornéo, du Cambodge, d’Égypte et même de sa Bavière natale. Parmi eux, le tiple colombien joue un rôle central. Cette petite guitare à 12 cordes métalliques, aux accents scintillants et chaleureux, structure de nombreuses pièces de l’album. Mais Micus ne s’arrête pas là : il y associe des instruments aussi variés que le dilruba indien, le sapeh de Bornéo, la harpe de table, ou encore des flûtes cambodgiennes et égyptiennes, enrichissant son univers sonore d’une diversité fascinante.
To The Rising Moon se distingue par son caractère méditatif et son atmosphère feutrée. L’absence totale de percussions dans cet album confère une légèreté particulière, propice à la contemplation. Stephan Micus, fidèle à son approche solitaire, joue chaque instrument et superpose leurs sonorités pour créer une sorte d’orchestre imaginaire. Sa voix, puissante et habitée, apparaît sur trois morceaux, renforçant l’intensité émotionnelle de l’ensemble.
Le mariage entre les cordes pincées et frottées est particulièrement saisissant. Les tiples, avec leur éclat lumineux, contrastent magnifiquement avec les résonances graves et introspectives du dilruba indien. Cet équilibre trouve son apogée dans la pièce finale, To The Rising Moon, où ces univers sonores convergent pour former une sorte d’hymne à l’éternité, évoquant la sérénité immuable du ciel nocturne face aux agitations terrestres.
Écouter To The Rising Moon revient à s’engager dans une longue promenade musicale, oscillant entre l’Amérique latine et l’Asie du Sud-Est, entre baroque européen et rituels orientaux. Stephan Micus excelle dans l’art de transformer chaque instrument en une voix singulière, capable de raconter des histoires universelles. Son travail, empreint de méticulosité et de passion, transcende les frontières culturelles pour toucher à quelque chose de profondément humain.
Avec cet album, Stephan Micus offre un voyage d’une rare profondeur, rappelant que la musique est un langage universel capable de relier des mondes éloignés. To The Rising Moon n’est pas seulement une œuvre à écouter : c’est une invitation à ressentir, à méditer et à se connecter à l’essence même de l’humanité.
À travers ses explorations, Stephan Micus continue de tracer un sillon unique dans le paysage musical contemporain, prouvant une fois de plus que la beauté et la diversité du monde sont une source infinie d’inspiration.
En programmation dans Solénoïde – Mission 234, émission des musiques imaginogènes diffusée sur 30 radios/50 antennes FM-DAB !
Né en 1953 en Allemagne, Stephan Micus est bien plus qu’un musicien : il est un explorateur sonore, un poète transculturel et un bâtisseur d’utopies musicales. Dès l’âge de 16 ans, ses voyages en Orient ont ouvert la voie à une quête sans fin pour découvrir les instruments et traditions des quatre coins du globe. De l’Inde à la Colombie, en passant par le Japon et la Gambie, il a étudié auprès de maîtres locaux des instruments parfois inconnus en Occident.
Mais Micus ne se limite pas à une approche traditionnelle : il transcende les frontières culturelles en réinventant l’usage des instruments, les combinant dans des dialogues inédits où se rencontrent des mondes qui, autrement, ne se seraient jamais croisés. À cela s’ajoute sa voix, utilisée comme un instrument à part entière, chantant dans des langues imaginaires ou mettant en musique des textes sacrés.
Avec des dizaines d’albums pour ECM et des concerts à travers les continents, Stephan Micus continue de bâtir une œuvre où chaque son résonne comme une invitation au voyage intérieur et à l’universalité.