Dans les profondeurs nocturnes de Bruxelles, une messe singulière se prépare. Pas de dogme, ni de temple figé, mais une transe musicale envoûtante où les pulsations tribales résonnent comme un battement ancestral. Weep, le nouvel album de Fleur de Feu, s’impose comme une incantation contemporaine, un rituel sonore où la voix enchanteresse de Dominique Van Cappellen-Waldock nous guide vers des contrées psychédéliques insoupçonnées.
Dès les premières notes, Weep transporte. On y trouve six fresques hypnotiques où chaque morceau est une étape initiatique, un palier vers l’invisible. Porté par des guitares bourdonnantes, des percussions primitives et des nappes synthétiques éthérées, cet album navigue entre coldwave spectrale et rock psychédélique méditatif, quelque part entre les réverberations cosmiques de Pink Floyd et l’austérité mystique d’un office druidique.
La voix de Dominique, tantôt plainte céleste, tantôt murmure incantatoire, se faufile entre les ondes musicales comme un esprit en quête de passage. Weep ne se contente pas d’offrir une expérience auditive : il éveille des visions. On imagine des clairières brumeuses baignées d’aube, des danses chamaniques sous une lune blafarde, des silhouettes hantées errant entre les vestiges du temps.
Si l’on tend l’oreille, on perçoit le murmure d’une mémoire oubliée, celle d’Owl Woman, médecin cheyenne du XIXe siècle dont les écrits ont inspiré l’album. Cette dimension spirituelle, transcendée par des harmoniums spectraux et des guitares lapsteel fantomatiques, confère à Weep une aura presque sacrée. L’album se veut hommage aux ancêtres, un écho vibrant au grand-père druide de Dominique et à son père défunt.
Parmi les titres, How Shall I Begin My Song? ouvre le bal avec une lente ascension vers l’extase sonore. In the Great Night et Weep s’enfoncent dans des paysages sonores denses, où chaque note semble flotter dans un éther mystérieux. My Hand et White Feathers offrent des montées contemplatives où cordes et synthétiseurs fusionnent en un tourbillon émotionnel.
En unissant forces telluriques et modernité synthétique, Fleur de Feu nous invite à une expérience transcendante. Loin de la culture digitale pressée et bruyante, Weep réclame du temps et de l’abandon, comme un rite initiatique auquel il faut se livrer pleinement. Un appel à l’oubli de soi, à l’errance sensorielle, un voyage où l’écoute devient méditation et la musique, une offrande aux esprits d’hier et d’aujourd’hui.
En programmation dans Solénoïde – Mission 235, émission des musiques imaginogènes diffusée sur 30 radios/50 antennes FM-DAB !
Avec Fleur de Feu, la chanteuse et guitariste bruxelloise d’origine anglaise Dominique Van Cappellen-Waldock nous entraîne dans un voyage sonore envoûtant, entre musique et performance participative. Au cœur de ce projet incandescent : des boucles de guitares hypnotiques et des percussions rituelles conçues par Déhà (Wolvennest, La Muerte), qui assure également la production et le mixage.
Entourée d’un collectif de musiciens talentueux – de Teuk Henri (guitare) à Matthieu Safatly (violoncelle, percussions), en passant par James De Backer (lapsteel) et des complices italiens comme Jacopo Andreini (bouzouki électrique) – Fleur de Feu façonne un univers musical unique, à la fois mystique et viscéral.